Figure 3:
Représentation usuelle d'un système linéaire
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Dans de nombreuses applications fondées sur la propagation des
ondes, en acoustique ou en électromagnétisme, on simplifie
considérablement les problèmes étudiés en faisant des hypothèses
sur la manière dont un système déforme un signal. Deux des
hypothèses les plus importantes sont la linéarité et l'invariance
dans le temps. Elles semblent, du moins à notre échelle, bien
représenter le comportement de nombreux systèmes physiques.
Lorsqu'un système est linéaire et invariant dans le temps (SLIT),
on a les propriétés suivantes:
si l'entrée produit une sortie (voir fig.
3), quand on applique une entrée
, la sortie sera . Si deux entrées et
engendrent deux sorties et , alors
engendrera
(linéarité). S'il y a invariance dans
le temps, une translation de l'entrée (
) se
traduira par une même translation dans le temps de la sortie
.
Notez que la multiplication d'un signal par une fonction du temps
est une opération linéaire, mais n'est pas une opération
invariante dans le temps.
Si les hypothèses de linéarité et d'invariance temporelle sont
vérifiées, on peut caractériser le système par sa réponse
impulsionnelle soit . C'est le signal qu'on obtient en
sortie si on applique en entrée une impulsion ``de Dirac''
qui a la définition suivante :
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(1) |
Elle donne la valeur de la fonction à l'origine.
On ne peut la formaliser correctement que dans le cadre de la
théorie des distributions.
De
manière quelque peu incorrecte, on peut se la représenter sous la
forme d'une fonction nulle en dehors d'un intervalle étroit (de
largeur )
entourant l'origine et d'une amplitude très grande () de telle sorte
que son intégrale soit égale à 1. On fait alors tendre la largeur
de l'intervalle vers 0.
Si un système est un SLIT caractérisé par sa réponse
impulsionnelle , on peut en déduire l'effet d'une entrée
quelconque sous la forme d'une convolution
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(2) |
Pour bien se représenter le calcul d'une convolution, on peut tracer simultanément les courbes représentant
les fonction de et
à l'instant . est obtenue à partir de après avoir
effectué un changement du sens des abscisses, soit et
une translation de ce qui donne . On calcule
ensuite l'intégrale du produit des deux fonctions (fig.4)
Figure 4:
Illustration d'un calcul de convolution
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Figure 5:
Transformation du signal d'entrée en forme de créneau par un système dont la réponse impulsionnelle
est une exponentielle décroissante
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Figure 6:
Transformation du signal d'entrée en forme de créneau par un système dont la réponse impulsionnelle
est une exponentielle décroissante oscillante (système du deuxième ordre)
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L'écriture sous la forme d'une convolution (2) peut se justifier succintement de la façon suivante:
On décompose le signal sous la forme d'une somme infinie
d'impulsions de Dirac en utilisant l'eq. (1)
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(3) |
Chacune de ces impulsions décalées
engendre une
sortie sous la forme d'une réponse impulsionnelle décalée
car on suppose que le système est invariant dans le temps. Comme
le système est linéaire, la sortie obtenue lorsque l'entrée est
est bien donnée par la convolution (2). Notez que
la convolution est une opération commutative et qu'on peut écrire
(2) sous la forme
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(4) |
Figure 7:
Réponse impulsionnelle d'un filtre calculant une moyenne
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Un exemple de filtre est le calcul de la moyenne d'un signal sur
une durée (fig. 7). Dans ce cas, vaut
et la sortie s'écrit
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(6) |
Ce calcul de moyenne met en évidence les variations lentes dans le
signal
(fig. 8).
Figure 8:
Transformation d'un bruit par un système calculant une moyenne sur une durée de temps égale à 16.
Ce calcul de moyenne met en évidence les fluctuations lentes (les fréquences basses) et atténue les
fluctuations rapides (les hautes fréquences)
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